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OlomBaovao N°119
2. Une politique éducative pour la jeunesse et les
adultes (2ème pilier)
En tant que membre des Nations-Unis, Madagascar a adopté le
Programme 2030 pour le développement durable, assorti de 17
objectifs dont l’objectif n°4 du rapport 2017 : « Assurer l’accès de
tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et
promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
».
Chaque pays membre peut réaliser cet objectif en tenant compte
de ses réalités sociales et culturelles. Dans le cas de Madagascar,
les responsables de l’éducation nationale et de la formation s’y
attèlent depuis des années. Ce qu’il faut faire c’est d’adapter
régulièrement le système scolaire existant à son environnement :
évolution de la technologie et des sciences, évolution socio-
économique, évolution culturelle. Les pays en émergence, comme
Madagascar, devraient profiter des avancées scientifiques et
technologiques du 21ème siècle, fruits des recherches et
applications antécédentes.
Une politique éducative efficace exige des investissements
importants en ressources humaines, en immobiliers (bâtiments,
bureaux, bancs) et matériels pédagogiques (livres, matériels
divers comme des tableaux, cartes, projecteurs, ordinateurs…).
Voici des propositions pour mettre en oeuvre cette politique
éducative :
Dans un premier temps, Il est indispensable de faire un
diagnostic détaillé de l’état du système éducatif à Madagascar,
car il y a trop de petits établissements privés partout dont on ne
connaît pas la performance et l’efficacité. L’enseignement, au lieu
d’être un outil d’éducation et de transmission de savoirs, devient
un commerce de savoirs car il permet au propriétaire de
s’enrichir ou tout simplement de se subvenir à ses besoins.
Dans le domaine éducatif et culturel, l’Etat doit prendre en
charge l’éducation et la formation des citoyens.
Le système scolaire et universitaire joue le rôle de transmettre les
connaissances et les savoirs mais aussi de favoriser l’insertion
professionnelle des jeunes et adultes. L’éducation doit être un
projet régalien au même titre que la sécurité car grâce à elle,
chaque citoyen acquiert des connaissances et des savoirs pour
devenir membre responsable et acteur de son épanouissement et
de son bien-être mais aussi un citoyen solidaire au service des
autres membres de la société.
Madagascar a besoin d’un système scolaire et universitaire qui
forme et éduque les jeunes à devenir des citoyens responsables et
ouverts à son environnement, qui développe la curiosité et les
talents de chaque individu. Les universités, lieu
d’approfondissement des connaissances et des savoirs, doivent
être accessibles à tous, jeunes et adultes, sans discrimination
financière. Les universités jouent un rôle important, à travers des
organismes de recherche, dans tous les domaines : science,
culture, économie, social, politique,… Madagascar ne manque
pas d’élites (scientifiques, chercheurs, professeurs, médecins,
pharmaciens, ingénieurs, techniciens…) et pourrait même créer
des centres de recherche et d’innovations du type « Silicon Valley
» en Californie (USA).
Pour former et éduquer un citoyen responsable et patriote, il faut
surtout éviter de copier intégralement les systèmes scolaires et
universitaires étrangers (programmes et organisation). La
formation générale est nécessaire mais il faut développer aussi la
formation technique et professionnelle ainsi que la formation en
alternance. Le système d’apprentissage allemand ou autrichien
est une source d’inspiration à ne pas négliger dans ces domaines.
En s’inspirant du système français, et selon le principe de
subsidiarité, il est souhaitable de mettre en place une
organisation scolaire et universitaire décentralisée par région (en
France, l’organisation scolaire et universitaire est formée de 30
académies). Non seulement ce type d’organisation est efficace
pour la progression et l’élévation du niveau culturel et
intellectuel de chaque malagasy mais aussi, elle est efficiente du
point de vue gestion et allocations des moyens humains,
matériels et financiers. Il ne faut pas négliger la formation de
chaque citoyen car c’est un des leviers indispensables de tout
développement économique, politique et socioculturel et de la
démocratie, base de l’Etat de droit et de devoirs.
Il ne faut pas traîner dans ce domaine de l’éducation car vue la
révolution technologique et numérique, avec l’arrivée sur le
marché de l’Intelligence Artificielle, enjeu stratégique du 21ème
siècle qui va bousculer les activités humaines, les pays en
émergence auront des difficultés à s’adapter dans ce contexte.
Aujourd’hui, selon Albert MEIGE, entrepreneur président et
fondateur de PRESANS : «toutes les grandes puissances affichent
leurs ambitions dans ce domaine stratégique de l’IA, à
commencer par la Chine. Une véritable course planétaire à
l’intelligence artificielle est lancée ».
3. La santé publique efficace et accéssible à Tous
(3ème pilier)
Vous connaissez peut-être la locution latine « Mens sana in
corpore sano » (âme saine dans un corps sain) et dans le proverbe
malagasy, on peut dire aussi « Raha noana ny vatana, mivezivezy
ny fanahy ».
La nutrition constitue un levier pour améliorer le niveau de santé
de la population. La pauvreté grandissante depuis des années a
provoqué la malnutrition de la population malagasy. On peut
affirmer que la première des causes de la maladie voire de la
mortalité à Madagascar provient de la malnutrition et les études
scientifiques démontrent que « l
es liens entre nutrition et santé
sont de mieux en mieux connus, et le risque de développer de
nombreuses maladies - cancer, maladies cardiovasculaires,
obésité ou encore de diabète de type 2 - peut être réduit en
suivant les recommandations nutritionnelles nationales ». La
nutrition est un droit inaliénable à la personne humaine et que
l’Etat doit agir pour que la population puisse se nourrir
décemment. Il n’est plus tolérable au 21ème siècle de voir une
population affamée car les richesses nationales sont mal réparties
ou le manque d’infrastructures pour les échanges de produits
agricoles entre régions productrices et consommatrices ou d’eau
potable persiste.
Une autre cause de la mauvaise santé publique à Madagascar est